Certains médiateurs accordent une place à l’enfant en médiation et d’autres pas.

Dans ma pratique, et uniquement dans certaines situations, l’opportunité d’inviter les enfants dans le cadre du processus est analysée, au cas par cas, avec les parents et commence par la mise en place d’un cadre particulier nécessitant un travail préalable avec ceux-ci afin de préparer une éventuelle audition de leur(s) enfant(s) et de les rassurer sur cette démarche.

L’accueil de l’enfant en médiation peut lui permettre d’être entendu à propos d’une situation qui le concerne, de déposer un vécu souvent difficile à exprimer directement à ses parents, d’avoir des réponses à des questions,… dans un cadre sécurisant (il pourra décider lui-même s’il souhaite personnellement ou par l’intermédiaire du médiateur transmettre un message ou partager un ressenti à ses parents ou si au contraire, il tient à ce que rien de ce qu’il aura exprimé au médiateur ne soit partagé avec ses parents).

Aussi, tout comme le médiateur n’a pas un rôle de décideur, la médiation familiale n’accorde pas non plus cette fonction à l’enfant puisque qu’elle charge les parents de cette responsabilité. Cela est rassurant et déculpabilisant pour l’enfant qui évite ainsi le risque de se sentir pris dans un conflit de loyauté envers ses parents, tout en lui permettant d’être entendu (et donc considéré) en restant à sa place d’enfant (même si papa et maman sont séparés, ce sont toujours eux qui décident). Néanmoins, son audition pourra parfois favoriser l’émergence d’un accord entre les parents tenant compte des sentiments de l’enfant.

Si j’accorde donc de l’importance, dans certains cas, à donner une place à l’enfant dans ce processus, j’accorde autant d’importance à lui donner une place d’enfant.